mercredi 25 février 2009

Quand filière biologique et Véganisme ne s'accordent pas

Aujourd'hui on va parler de moi, et de mes études. Si vous avez lu les articles précédents, vous savez que je sors d'un DUT génie biologique, en agronomie, fait en deux ans. Et que c'est en partie grâce au stage de fin d'année que je suis devenue végétarienne.

Depuis que je suis toute petite, je m'intéresse énormément aux animaux, et je ne rêvais que d'une chose étant gamine, devenir vétérinaire ! (Comme beaucoup d'enfants me direz vous !) Sauf que moi ce désir s'est perpétué jusqu'à mes 20 ans.. et s'est soudainement arrêté lorsque je me suis vraiment rendu compte dans quoi j'allais mettre les pieds.


"Stage d'application en exploitation agricole laitière et stage obligatoire de 3 semaines en Direction départementale des services vétérinaires et en abattoir."

Voici à ce sujet le témoignage d'une étudiante en médecine vétérinaire (Certains me trouvaient "fou" d'associer "élevage" à "camps de concentration", ils reviendront sur leur jugement..)

Les objectifs pédagogiques de la semaine en abattoir sont entre autres :

- aborder un animal vivant
- effectuer une inspection ante mortem
- aborder une carcasse et des viscères

- effectuer une inspection post mortem des carcasses et viscères correspondants
- décrire le devenir des sous-produits et des différentes catégories de déchets
source site École vétérinaire Alfort, Paris

Je ne peux pas faire des études, qui ne collent pas avec mes convictions, même si au bout il y a un diplôme et un bon salaire à la clé.. Il me serait impossible de passer par ça et d'avoir la conscience tranquille par la suite. Il en va de même pour le stage en exploitation agricole laitière, je ne cautionne pas ce système, et je ne peux pas utiliser des animaux non humains à des fins pédagogiques.


Résultats, j'étais partie en DUT pour faire vétérinaire, je change d'avis en cours de route, à la fin des deux années je ne savais absolument pas quoi faire, j'ai donc décidé d'aller en fac de BIO, dans l'optique (Plutôt pessimiste, vu les débouchés) de continuer en master écologie-environnement.


Il se trouve que la fac ne me correspond pas du tout, les amphis, les horaires, le fonctionnement de la fac et cette non-structure permanente, font que je n'accroche pas. Mon moral s'écroule, mes notes aussi. Et les dissections obligatoires sous peine de sanctions ne m'aident point !

Pourquoi je boycotte les TP de dissections ou les simples TP où un animal sert d'outil pédagogique ?

A mon sens tous les animaux, Humains ou non humains, ont ce droit indéniable à la vie et au respect. Chaque individu doit pouvoir disposer de son corps comme bon lui semble. De ce fait utiliser des animaux non humains à des fins d'enseignements est tout à fait contraire à mes convictions les plus profondes.

Il ne s'agit pas de sensiblerie comme je peux le voir à chaque Tp. (Bien que cela ne m'enchante pas d'aller ouvrir en deux un corps inerte et d'en extirper les organes) Il n'y a rien de plus agaçant que ces nanas qui refusent de disséquer une souris, mais qui vont s'ingurgiter dans la foulée un steak d'une vache égorgée sans aucune compassion, sans même se poser de questions. Ou est le lien logique ? la crédibilité ?
C'est comme ceux qui disent qu'ils aiment les animaux plus que tout au monde tout en ayant un hamburger dans la bouche et une paire de chaussure en cuir au pied.
Vous mangez les individus que vous respectez, vous ? hum pas moi. L'amour passe par le respect, non ? Vous aimez certains animaux (les bêbêtes à poils, celle qui sont mignonnes, douces..) et vous mangez les autres (Celles que vous trouvez pas forcement très mignonne,..) c'est tout. Et j'ai juste envie de dire, que c'est pas NORMAL. C'est du
spécisme.
Oui je pense qu'un animal non humains a AUTANT le droit de vivre qu'un homme, et je pense que les hommes n'ont absolument aucun droit sur eux..


Durant le 1er semestre, j'ai échappé à toute les dissections, mon binôme se chargeant de tout faire. J'ai eu un entretien avec la directrice du département de licence biologie, qui m'a tout bonnement envoyer paître quand j'ai tenté de parler d'alternative à la dissection pour les étudiants qui ne pourraient pratiquer pour des raisons éthiques.

Parce que il existe des alternatives à la dissection ! Le site de stop vivisection contient quelques témoignages et articles concernant la dissection.

J'ai eu aussi droit à un prof de Tp (enseignant-chercheur) affirmant que la vivisection était interdite en France, que ce soit dans le cadre des études, ou dans la recherche. hum je crois qu'il pensait pas que j'étais autant calé sur ce sujet, je l'ai remis sagement à sa place..

Enfin voilà, La dissection dans l'enseignement est une pratique barbare et dépassée, il existe beaucoup de logiciel très bien fait, qui font de bon outils pédagogiques, sans qu'on ait besoin d'ôter la vie d'un animal pour rien.

Pour finir juste quelques chiffres :

Selon les statistiques européennes sur le nombre d’animaux utilisés pour des expérimentations en 2002 : 341 967 animaux ont été utilisés dans l’enseignement, soit une augmentation de près de 300% par rapport à 1999.






3 commentaires:

  1. Tu sais, je ne suis pas surprise de ce que j'ai lu dans ton témoignage. Au fond, les vétérinaires ne sont pas là pour aider les animaux... ils sont là pour aider les humains. Du moins, dans la plupart des cas. À date, les vétérinaires que j'ai rencontrés n'avaient pas l'air très soucieux de la souffrance animale. Une des vétérinaires que j'ai rencontrée m'a chargée très cher pour soigner mon rat et quand ma mère lui a demandé s'il y avait d'autres options moins couteuses, elle a répondu qu'on pouvait payer moins cher pour le faire euthanasier. Sans émotion, elle a expliqué que si on ne pouvait pas payer pour ce traitement, notre rat allait mourir de toute façon. Moi qui croyait que les vétérinaires étaient tous des amoureux des animaux...

    Et là, encore, je ne veux pas juger tout le monde. J'ai une ''amie'' activiste sur facebook qui est vétérinaire et elle est dans le mouvement de la libération animale, et est antispéciste. Je me demande si elle a dû passer par les mêmes étapes que toi pour faire son métier. Probablement que oui, malheureusement.

    Je déteste l'idée que moi-même (qui rêve aussi de devenir vétérinaire depuis mon enfance), j'aurai à passer par là. Comme toi, je ne pourrai probablement pas supporter de disséquer un animal (c'est simplement contre mes valeurs) ni supporter de voir des gens rechigner à l'idée de disséquer et tout en me doutant qu'ils dégustent régulièrement de la chair sans aucun dédain. Je sais que ça va être difficile pour moi de passer à travers de ces épreuves, mais je crois que ca vaut le coup, parce qu'une fois passées, elles me permettront de m'opposer au massacre animal avec beaucoup plus de crédibilité aux yeux des autres, car je l'aurai vécu et j'aurai un titre professionel (personne ne pourra pas me dire que je ne connais pas mon sujet!). J'aurai visité des élevages intensifs. Je vais voir de mes propres yeux de quoi il s'agit, et ensuite je pourrai le raconter au monde. Je veux écrire un livre sur l'exploitation animale et le traitement injuste que l'on leur fait subir, justement, dans les élevages comme ceux que j'aurai justement visité. Je vais pouvoir protester contre l'injustice d'un système d'études qui force celui qui veut aider les animaux à se servir de la carcasse d'un animal sacrifié pour rien pour y arriver, ce qui est débile, à mon avis. Mais ça me fait sentir comme une hypocrite, moi qui diminuer la souffrance animale, pas y contribuer.

    Mais je ne compte pas me laisser faire par des enseignants. Je vais, comme toi, aller voir des responsables et leur parler des raisons éthiques pour lesquelles ils devraient installer une politique d'alternatives en matière de dissection. S'ils ne m'écoutent pas, alors je pèserai le pour et le contre et déciderai si je pars ou non.

    Si ce n'était pas du manque de vétérinaires, impliqués ou non dans la cause animale, et du besoin de leur support dans les refuges (que je pourrais moi-même offrir) et dans les missions de sauvetages d'animaux, je me lancerais tout de suite dans une autre carrière. Mais je ne peux pas renoncer, pas tout de suite. Je veux avoir l'expérience de ce genre d'études et l'opportunité d'y changer quelque chose. Je veux au moins essayer, et si je deviens vétérinaire, je serai probablement une des plus dévouée à la libération des animaux...

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  2. Je viens de découvrir ton blog, un nouveau blog végé ça fait toujours plaisir, même si j'ai déjà compris que ça va pas être "agréable" à lire...

    Allez maintenant au boulot je veux plus d'articles!

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  3. T'as du courage cath. Moi j'ai eu une réponse claire et précise par mail de mon prof concernant mon refus. ZERO si je ne participe pas, point. Je suis en train de tenter un truc, je ferais un article dessus si ça marche, et puis même si ça marche pas d'ailleurs. ^^

    Plus d'articles, plus d'articles, il faut de l'inspi !! :D

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