dimanche 1 janvier 2012

Et les abeilles alors ? J'adore le miel.

"Attend tu manges pas de viande, de produits laitiers, et des œufs, je comprend bien pourquoi, mais le miel alors ?"

Et bien le miel, c'est pas que des ruches posées dans des champs de fleurs à la montagne.
Beaucoup de personnes pensent que ce sont de simples essaims dans la nature, que des gentilshommes viennent de temps en temps récolter du miel et laissent les colonies tranquilles, que l'apiculture c'est important car ça favorise la pollinisation, tout ça tout ça.

Je pourrais commencer par dire que le miel, concrètement c'est du vomi d'abeille, comme les oeufs sont des menstruations de poule.
Techniquement oui : Nectar avalé + régurgité + mélangé avec salive d'abeille = miel.
Je ne dirais pas ça pour en dégouter certains, c'est juste que j'aime faire dans l'exagération.

Sinon sérieusement, j'ai rédigé cet article après moult recherches sur l'apiculture. J'y connaissais rien à vrai dire. J'étais tout d'abord contre la production de miel, car pour moi, il était inconcevable de leur retirer le résultat d'un dur labeur et de nombreuses heures de vols. Et puis j'ai découvert d'autres pratiques, qui m'ont confortées dans mon choix d'exclure tous produits de la ruche.

Les sources sont à la fin et signalées dans chaque partie, j'ai essayé d'être le plus neutre possible.
Je n'ai pas rédigé cet article en tirant les infos de divers sites du genre www.nonlemielc'estpasvegan.fr.
Les faits relatés ici sont avérés et issus de livre d'apiculture, de sites d'apicultures, de videos et témoignages d'apiculteurs et de la recherche scientifique. "Pro-miel" donc.


La production de miel, comme la production de lait et d'œuf, c'est toute une industrie

L'élevage des reines : Tout commence par une acquisition. Des reines fécondées ou inséminées, ou des ruches toutes prêtes, avec des reines sélectionnées. (1) On coupe les ailes des reines, pour les empêcher de quitter la colonie afin de construire un nid ailleurs, cette opération porte le nom de "clippage" (2)
Lors de la récolte il faut enfumer les abeilles, décoller et brosser les cadres. Il est évident que quelques malchanceuses se verront malencontreusement tuées/écrasées lors de ce processus.

Pour que l'apiculture productiviste puisse survivre économiquement, il faut que l'abeille soit nourrie artificiellement : L'environnement se dégrade. Sur-utilisation d'herbicide, mono-culture il y a de moins en moins de fleurs disponibles pour les abeilles. Le miel, aliment principal et indispensable à la survie des abeilles, leur est alors dérobé, en partie, ou en totalité. On remplace alors le manque par un mélange sucré qui n'a pas les mêmes vertues nutritives. Une base de sucre industriel, sirop de fructose, de mais, de sucre de betteraves, ou des mélanges à bases de farines de soja transgénique. (3)
Pour plus d'information, je conseille le visionnage du reportage avec nombreux témoignages d'apiculteurs  "Abeilles: du bétail à miel dans les enclos des colonies humaines" qui évoque tous les précipices de l'apiculture productiviste. "la nourriture artificielle, frelatée - et parfois transgénique - des abeilles, la production de reines hybrides, l'insémination artificielle des reines, les traitements insecticides utilisés dans les ruches à base de produits toxiques vendus par les mêmes multinationales agrochimistes qui détruisent les abeilles dans les champs. "

Production de venin : La technique est un peu barbare, on place une plaque à l'entrée des colonies, au passage les abeilles reçoivent une décharge électrique. L'électrocution des abeilles déclenchent une réaction de défense, elles piquent alors une membrane fine qui permet de récolter le venin. (4)


Une histoire de sélection, et d'insémination artificielle.

Alors comme dans tous les élevages, on cherche la "perfection".
Les abeilles sont donc sélectionnées avec certaines caractéristiques, elles doivent être vigoureuses, et productives, douces, propres, mais peu essaimeuses et résistantes aux maladies. (5)
Concrètement, on crée une race pure, une race unique et parfaite. Bye bye la sélection naturelle et l'homogénisation des critères. Ces méthodes peuvent à terme conduire à la disparition des autres souches.

Durant ces recherches, on sacrifie aussi une petite partie des colonies afin de faire des analyses ADN, de trouver les caractères bénéfiques et tout ça pour la recherche apicole.

Voici un passage du protocole lors de l'échantillonnage de la colonie :
"Pour tuer les abeilles on peut les placer au congélateur. On peut également tuer les abeilles au chloroforme, à l’éther ou avec de l’eau bouillante, qui laissent la trompe relâchée."  (5)
Et puis on sélectionne aussi les reines, et on crée des races "pures" par insémination artificielle. Le procédé est le suivant : On décapite les mâles, on presse leur abdomen pour en obtenir l'éjaculât complet. Et on endors les reines, et avec des toutes petites pinces on introduit la semence dans l'abdomen. (6)

Voila ce qu'est l'apiculture de nos jours. Une sélection, une production, pour la consommation et le profit.
Merci de ne pas me donner l'exemple de pépé jeanjean et de sa ruche personnelle au fond de son jardin. Ici c'est le système productiviste de masse que je dénonce.

Alors concrètement, il s'agit ici d'une forme d'exploitation animale, comme toutes les autres. Des abeilles sont tuées, volontairement ou non, affamées, certaines sont séquestrées toute leur vie pour la recherche afin de produire des souches répondants à certains critères, et d'autres sont électrocutés.

Tout ça pour du miel.

Alors évidemment on ne peut pas prendre une abeille dans ces bras, ni la caresser, et elle n'a pas ce "visage" et ces mimiques qui pourraient nous rappeler vaguement celle d'une être humain comme le pourrait un mammifère. Donc on se dit que c'est pas grave et que finalement ce ne sont que des insectes.

Mais peu importe la taille, l'abeille ne devrait pas être exploitée comme elle l'est aujourd'hui. Elle n'a rien à nous offrir, si ce n'est son aide précieuse de pollinisatrice.

Il existe des alternatives au miel, genre le sirop d'agave. Ouai ok c'est pas produit en france mais ça c'est une autre histoire.


Sinon juste à titre d'info, on produit de moins en moins de miel en france, et on importe de plus en plus de miel en provenance de chine notamment. (7) et (8)







(6) Jean-Prost (P.), Le Conte (Y.), Apiculture. Connaître l’abeille. Conduire le rucher, 7e édition, Lavoisier, 2005 p. 562-565.


2 commentaires:

  1. Merci pour cette article, j'ai encore appris des trucs qui me conforte dans mon idée de ne plus en manger! Contente de te relire a nouveau :)
    Et bonne année a toi et tout plein de bonheur :)))

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  2. De rien et bonne année à toi aussi ;)

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